Qu’est-ce que le Dark Web ? Tout ce que Vous Devez Savoir

Le dark web reste l’une des parties les plus méconnues de l’internet.

Souvent associé à la cybercriminalité et au secret, il constitue également un outil essentiel pour les lanceurs d’alerte, les journalistes et les défenseurs de la vie privée du monde entier.

Dans ce guide, nous allons démystifier le dark web, explorer son fonctionnement, ce qu’on y trouve et comment vous pouvez vous protéger, à l’aide d’exemples concrets et d’avis d’experts.

Qu’est-ce que le Dark Web ?

Le dark web est un segment caché de l’internet qui n’est pas indexé par les moteurs de recherche standard. Il vit au sein de réseaux chiffrés tels que Tor et I2P, ce qui permet aux utilisateurs et aux exploitants de sites de rester anonymes.

Bien qu’il soit souvent associé à des activités illégales, le dark web soutient également :

• Plateformes de lanceur d’alerte (par exemple, SecureDrop)
• La liberté journalistique sous les régimes oppressifs
• Communication pour les groupes de défense des droits de l’homme

Pour visiter un site du dark web, il faut utiliser un logiciel spécialisé comme le navigateur Tor, qui fait transiter le trafic par une série de relais aléatoires à travers le monde afin de masquer à la fois l’origine et la destination. Mais nous y reviendrons plus tard.

Deep Web et Dark Web

Les termes « Deep Web » et « Dark Web » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Cependant, ils ont tous deux des significations distinctes et font référence à des « sections » différentes de l’internet.

En résumé, le Deep Web comprend tout ce qui se trouve derrière les paywalls, tandis que le Dark Web en est une petite partie, délibérément cachée. Parmi les exemples de Deep Web, citons votre portail de connexion bancaire personnel et les bases de données universitaires.

Couche	Accessible par Google ?	Vous avez besoin d’un accès spécial ?	Exemple d’utilisation
Surface Web	✅ Oui	❌ Non	Sites d’information, réseaux sociaux
Deep Web	❌ Non	✅ Connexion requise	Boîtes aux lettres électroniques, portails académiques
Dark Web	❌ Non	✅ Tor/I2P requis	Forums anonymes, sites cachés

Comment Fonctionne le Dark Web

La passerelle la plus populaire vers le dark web est le réseau Tor, abréviation de The Onion Router (le routeur oignon). Voici comment il rend les utilisateurs anonymes :

1. Votre demande est chiffrée plusieurs fois.
2. Elle passe par plusieurs relais (appelés « nœuds »).
3. Chaque nœud déchiffre une couche et transmet le trafic.
4. Aucun nœud ne connaît à la fois l’origine et la destination.

C’est ce chiffrement en couches, semblable à l’épluchage d’un oignon, qui a donné son nom à Tor et qui lui permet d’anonymiser les communications. Le relais final, ou « nœud de sortie », envoie les données à leur destination sur l’internet normal ou vers un service caché .onion.

La force de ce système réside dans son infrastructure décentralisée, gérée par des bénévoles.

Il n’y a pas de serveur central à démanteler, ce qui le rend incroyablement résistant à la censure. Cependant, si Tor cache votre localisation et vos habitudes de navigation, il ne chiffre pas le contenu de vos communications au-delà du réseau Tor lui-même.

C’est pourquoi les utilisateurs soucieux de leur vie privée combinent souvent Tor avec des outils de chiffrement de bout en bout comme PGP ou des services comme Mailfence, qui permettent des communications sécurisées et chiffrées même en dehors des réseaux cachés.

Que trouve-t-on sur le Dark Web ?

Qu’y a-t-il donc sur le Dark Web et pourquoi les gens l’utilisent-ils ? Passons en revue les cas légitimes les plus courants, ainsi que certains cas moins légitimes…

Le Dark Web héberge un large éventail de contenus, dont certains sont parfaitement légaux, d’autres douteux d’un point de vue éthique, et d’autres encore carrément illégaux.

Mais contrairement à la croyance populaire, tout ce que l’on trouve sur le dark web n’est pas de nature criminelle. En fait, certains coins du dark web existent pour protéger la liberté d’expression et la vie privée lorsque ces droits sont restreints ou surveillés.

Par exemple, plusieurs grands médias, dont ProPublica et le The New York Times exploitent des versions miroirs de leurs sites web sur le dark web. Ces sites permettent à des personnes vivant dans des pays où l’internet est strictement censuré d’accéder à des informations non censurées et d’informer les journalistes en toute sécurité, sans crainte de représailles.

De même, les plateformes de lanceur d’alertes, telles que SecureDrop sont conçues spécifiquement pour la transmission sûre et anonyme de documents sensibles aux journalistes d’investigation.

Cependant, le dark web est également connu pour être une plaque tournante d’activités illicites. Les places de marché anonymes (comme The Silk Road) proposent de tout, des drogues récréatives aux faux documents en passant par les armes à feu et les trousses à outils pour logiciels malveillants.

Les vendeurs se forgent une réputation au fil du temps, un peu comme les vendeurs sur eBay, mais le paysage reste intrinsèquement instable – les plateformes disparaissent souvent en raison de mesures répressives ou d’escroqueries de sortie où les opérateurs du site se volatilisent avec les fonds des utilisateurs.

Il existe également des forums de discussion, des communautés de piratage et des tableaux d’affichage sur des sujets allant de la cybersécurité et de la cryptographie à des contenus plus inquiétants et illégaux. Si de nombreux forums s’adressent aux défenseurs de la vie privée férus de technologie, d’autres s’intéressent aux techniques de fraude ou au commerce des exploits, ce qui alimente l’écosystème de la cybercriminalité. Il est important de noter que tous les utilisateurs de ces espaces ne sont pas des criminels : certains sont des professionnels de la sécurité, des journalistes ou des chercheurs qui tentent de comprendre les acteurs de la menace ou d’enquêter sur des violations.

En fin de compte, le dark web est un espace complexe et contradictoire. C’est un lieu où coexistent, parfois sur la même plateforme, des activistes luttant pour la liberté et des criminels exploitant des failles. Ce que vous y trouverez dépend fortement de l’endroit et de ce que vous cherchez.

Le Dark Web est-il illégal ?

On croit souvent à tort que le simple fait d’accéder au dark web est contraire à la loi.

En réalité, le dark web n’est pas illégal en soi. Il s’agit d’une technologie, et plus précisément d’une partie anonyme de l’internet, que tout le monde peut utiliser.

Dans la plupart des pays démocratiques, le téléchargement et l’utilisation du navigateur Tor ou la visite de sites web .onion sont parfaitement légaux.

Les problèmes juridiques ne sont pas liés à l’accès, mais aux activités menées au sein de ces réseaux cachés. Par exemple, la consultation d’une plateforme de lanceur d’alertes ou la lecture d’informations censurées par l’intermédiaire d’un site miroir Tor est légale dans de nombreux endroits et peut même servir des intérêts démocratiques et journalistiques.

De même, les chercheurs et les professionnels de la cybersécurité utilisent souvent le dark web pour surveiller les menaces émergentes, les fuites d’informations d’identification ou les discussions clandestines qui pourraient signaler des cyberattaques potentielles.

Cependant, le dark web est également utilisé pour faciliter les comportements criminels.

De nombreuses places de marché sont spécifiquement conçues pour la vente de biens et de services illégaux – stupéfiants, fausse monnaie, fausses cartes d’identité, données de cartes de crédit volées, kits de logiciels malveillants et même réseaux de trafic d’êtres humains. Bien que les services répressifs du monde entier surveillent activement ces plateformes et procèdent à des démantèlements coordonnés, de nouvelles places de marché réapparaissent souvent sous d’autres noms ou infrastructures.

Il est important de comprendre que c’est votre intention et vos actions qui déterminent la légalité.

Explorer le dark web par curiosité ou à des fins de recherche ne pose généralement pas de problème. Mais si vous achetez sciemment des articles illégaux, téléchargez du matériel interdit ou vous engagez dans des communications illicites, vous risquez de subir de graves conséquences juridiques, même si votre identité est masquée par des outils tels que Tor.

En bref, le dark web est un outil. Comme tout outil, il peut être utilisé à des fins légales ou illégales. La frontière entre les deux n’est pas définie par la plateforme elle-même, mais par ce que vous choisissez d’en faire.

Comment accéder au Dark Web

Maintenant que nous avons expliqué ce qu’est le dark web, voyons comment y accéder en pratique.

Le moyen le plus courant et le plus aisé d’accéder au dark web est d’utiliser Tor, un navigateur web axé sur la protection de la vie privée qui vous permet de visiter des sites web .onion.

Tor achemine votre trafic Internet à travers un réseau mondial de serveurs gérés par des volontaires, cachant votre localisation et chiffrant vos données à plusieurs niveaux. Il est ainsi pratiquement impossible pour quiconque (gouvernements, fournisseurs d’accès à Internet ou pirates informatiques) de remonter jusqu’à vous à partir de votre activité de navigation. Bien que le navigateur Tor ressemble à Firefox, il est spécialement conçu pour se connecter à des sites web qui ne sont pas accessibles via les navigateurs habituels.

Si vous êtes totalement novice en la matière, le processus est relativement simple : commencez par visiter torproject.org sur votre navigateur habituel et téléchargez le Tor Browser pour votre système d’exploitation (Windows, macOS ou Linux).

Une fois installé, ouvrez le navigateur et connectez-vous au réseau Tor, qui se chargera automatiquement du chiffrement et du routage. À partir de là, vous pouvez commencer à explorer, mais vous aurez besoin de liens directs pour accéder aux sites du dark web, car les moteurs de recherche comme Google ne les indexent pas.

Les annuaires pour débutants comme The Hidden Wiki offrent un point de départ, mais une extrême prudence est conseillée – de nombreux sites listés peuvent être obsolètes, cassés ou liés à des contenus illégaux. Il est essentiel d’éviter de cliquer aveuglément sur quoi que ce soit et de combiner Tor avec de bonnes pratiques de sécurité, telles que la mise à jour de votre appareil et le fait de ne jamais révéler d’informations personnelles.

Outils nécessaires

• Tor Browser (basé sur Firefox, anonymise les connexions)
• VPN (facultatif, ajoute une couche de confidentialité)
• Liens .onion (accès à des services cachés)

Attention: utilisez uniquement les sources officielles pour télécharger Tor!
https://www.torproject.org

Risques liés à l’accès au dark web

Il est important de noter que surfer sur le dark web comporte des risques importants, surtout si c’est la première fois que vous le faites.

Les menaces sont les suivantes :

• Infections par des logiciels malveillants et des logiciels rançonneurs
• Escroqueries par hameçonnage sur de fausses places de marché
• Surveillance du nœud de sortie
• Exposition à des contenus dérangeants

Le simple fait de cliquer sur un lien peut entraîner des poursuites judiciaires ou l’infiltration de logiciels malveillants.

Devriez-vous explorer le Dark Web ?

Cela dépend de vos intentions et de votre connaissance technique.

✅ Allez-y si:

• vous êtes journaliste ou militant et vous avez besoin de protection de la vie privée;
• vivez dans un pays censuré;
• faites des recherches sur les menaces ou les acteurs de la menace.

🚫 Évitez si :

• vous êtes simplement « curieux »
• vous souhaitez naviguez sur des sites douteux
• vous manquez d’outils ou de connaissances de base en matière de sécurité

FAQ

Dernières réflexions sur le Dark Web : Vie privée ≠ Crime

Le dark web reflète à la fois la promesse et le danger de l’anonymat. Chez Mailfence, nous défendons la protection de la vie privée numérique en tant que droit, mais nous promouvons également la sécurité par la sensibilisation.

Avant de plonger dans les couches cachées du web, sécurisez les couches visibles. Restez informé, protégez-vous et choisissez des outils qui correspondent à vos valeurs.

Êtes-vous prêt à faire passer votre cybersécurité personnelle au niveau supérieur ?

Dans ce cas, la première chose à faire est d’opter pour un fournisseur d’accès à la messagerie privée et sécurisée. Contrairement à Gmail ou Yahoo, Mailfence place votre vie privée et votre sécurité au-dessus des profits. En particulier, nous sommes fiers de vous offrir :

• Outils de sécurité avancés: cryptage de bout en bout, cryptage symétrique, signatures numériques, et bien plus encore.
• Pas de suivi ni de publicité. Nous n’utilisons pas de traceurs publicitaires ou marketing de tiers. Nous ne suivons pas votre activité dans l’application. Mailfence ne contient aucune publicité.
• Des lois strictes en matière de protection de la vie privée. Les serveurs de Mailfence sont basés en Belgique, où des lois strictes protègent la vie privée. Seule une décision de justice belge valide peut nous obliger à divulguer des données.

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Vous souhaitez approfondir vos connaissances sur le dark web ? Consultez les liens suivants :

1. « Recherche sur le Darkweb : Tendances passées, présentes et futures et cartographie des cybermenaces »

Cette étude examine l’évolution de l’utilisation du dark web, en soulignant l’augmentation de l’activité pendant la pandémie de COVID-19. Elle explique comment les blocages ont donné aux individus plus de temps pour se livrer à des activités légales et illégales sur le dark web, soulignant le rôle de la plateforme dans la facilitation de la cybercriminalité et la diffusion de fausses informations. Lisez l’étude complète ici.

2. « Qui utilise le dark web ? Données transnationales et longitudinales »

Cette étude analyse les données démographiques et les facteurs associés à l’utilisation du dark web dans différents pays et au fil du temps. Elle donne un aperçu des profils des individus qui accèdent au dark web et des motivations qui les poussent à s’y engager.Lisez l’intégralité du document de recherche ici.

3. « Le phénomène du Dark Web : Un examen et un programme de recherche »

Cette étude approfondie se penche sur la structure et la dynamique des places de marché du dark web, en explorant la manière dont ces plateformes facilitent le commerce illicite et les défis auxquels sont confrontés les services répressifs dans la lutte contre la cybercriminalité au sein de ces réseaux cachés. Lisez l’intégralité de l’étude ici.